L'Ambassade de France nous prie de trouver ci-dessous une note concernant le risque de rage en Haïti.
Une recrudescence des cas de rage animale et humaine a été constatée ces derniers temps en Haïti. Il est recommandé à toute personne se faisant mordre ou griffer par un animal, même connu, de se faire immédiatement vacciner.
Situation épidémiologique :
Malgré des efforts de contrôle des animaux errants et de vaccination des chiens et chats domestiques, Haïti est a l'origine de l'essentiel des cas de rage humaine répertoriés en 2006 dans les Amériques (14 cas haïtiens sur les 22 déclarés).
Maladie :
La rage est une encéphalite virale animale touchant les mammifères, accidentellement transmise à l'homme en général par morsure. La rage humaine, une fois les signes cliniques apparus est toujours mortelle. Mais elle comporte heureusement une incubation suffisamment longue (d'une semaine à quelques années) pour qu'on ait le temps de pratiquer une sérovaccination protectrice avant que le virus qui chemine lentement le long des axes nerveux n'ait atteint le cerveau.
Réservoir de virus :
La rage animale est endémique en Haïti où elle touche essentiellement chats, chiens et chauves-souris. L'infection de petits carnivores comme la mangouste n'a jamais été documentée en Haïti mais elle est bien connue en République Dominicaine.
Transmission à l'homme :
L'homme est généralement contaminé par l'intermédiaire d'animaux domestiques ou errants, chiens ou chats essentiellement mais aussi parfois bétail, lui-même pouvant être accidentellement contaminé. La contamination directe par un animal sauvage est plus rare.
C'est la salive des animaux qui est infectante. Cette excrétion salivaire de virus est présente selon les espèces de 1 à 3 semaines avant les signes cliniques de rage (1 semaine pour les chiens et chats) ce qui fait que la rage peut être transmise par un animal apparemment sain.
Le virus présent dans la salive des animaux n'est pas capable par lui-même de traverser la peau saine, mais il pénètre au travers de morsures, griffures ou excoriations cutanées. Ainsi un herbivore enragé ne mord généralement pas mais sa salive infectée peut fort bien contaminer une personne dont les mains comportent de petites excoriations, situation fréquente chez les agriculteurs.
Mesures préventives :
Vaccination animale :
Il faut impérativement vacciner tous ses animaux domestiques. En cas de contact avec un animal suspect de rage, un animal vacciné doit recevoir une injection de rappel et être isolé pendant 45 jours.
Un animal non vacciné ayant été en contact avec un animal suspect de rage doit être confié aux services vétérinaires ou abattu.
Vaccination humaine :
Elle permet d'allonger le temps d'incubation et renforce l'efficacité de la sérovaccination après exposition. Elle ne dispense en aucun cas du traitement sérovaccinal après exposition. Elle est recommandée pour les personnes en situation isolée ou régulièrement en contact avec des animaux dans le cadre de leur travail ou de leurs loisirs.
Reconnaître la rage animale :
L'encéphalite s'accompagne d'hypersalivation et de troubles du comportement : agressivité amenant a attaquer humains et animaux de rencontre (forme habituelle chez les chiens et les chats) ou au contraire prostration (forme plus habituelle aux ovins et bovin). Chez l'animal sauvage, la perte de l'instinct de conservation qui fait que l'animal s'approche de l'homme sans crainte doit donner l'alerte.
Un animal domestique suspect de rage devrait être mis en observation 10 jours. S'il survit au-delà de cette période il sera considéré comme indemne de rage.
Mesures à prendre en cas d'exposition :
En cas de morsure par un animal inconnu ou disparu, ou contact direct avec un animal suspect de rage, il est impératif de prendre contact avec la direction sanitaire du département ou directement avec la direction nationale d'hygiène publique pour envisager un traitement sérovaccinal urgent dont le type sera déterminé par le spécialiste en fonction de la gravité de l'exposition et de la localisation de la plaie.
En cas de plaie, celle-ci sera abondamment lavée avec un antiseptique (ammonium quaternaire ou à défaut eau savonneuse) et pansée.
Un rappel de vaccin antitétanique peut être utile selon les cas.
Cordialement.
L'Ambassade
Récemment, David a recueilli une chauve-souris, "chochotte" en créole.
Pauvre chochotte, elle a fini dans l'estomac de Maga, qui n'est pourtant pas enragée...